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Bonne
fête Paul-Émile!
Polémil
Bazar célèbre son sixième anniversaire
avec la sortie d’Avale
ta montre, un album où les
différentes saveurs de swing sont à l’honneur.
Troisième opus du groupe, Avale
ta montre contient douze chansons
lucides et mordantes, toutes chargées de cet
humour grinçant, cette verve et cette richesse
musicale qui caractérisent si bien les deux premiers
album (Chair de lune,
paru en 2001 et Chants
de mines, paru en 2003).
Depuis ses débuts dans les p'tits bars de la
Vieille Capitale en 1999, le groupe a présenté
près de 280 concerts au Québec en plus
d’un vingtaine en France, faisant chaque fois
la démonstration de son caractère intempestif
et fougueux.
L'année 2004 fût particulièrement
riche en reconnaissances pour le groupe puisqu'il s'est
vu décerné, coup sur coup, les prix «Étoile
Montante» et «Album de l'année»
lors du Gala des Mimi's en plus de recevoir le Félix
«Album alternatif l'année» et d’être
nominé dans la catégorie «Groupe
de l'année» au gala de l'ADISQ.
Au printemps 2005, Polémil Bazar rejoignait les
rangs de Tacca Musique afin de se donner les moyens
de poursuivre son œuvre dans des conditions moins
précaires et de multiplier ses outils de diffusion
au Québec et à l’étranger.
C’est avec persévérance et intégrité
que Polémil Bazar s'est imposé sur la
scène musicale québécoise et au
moment de lancer l’album Avale
ta montre, l’optimisme règne
dans les troupes et l’avenir s’annonce radieux!
La fabuleuse histoire d'un Bazar...
Première
de trois parties (de 1999 à 2001) :
Des trottoirs de la Vieille
Capitale à l'album Chair de Lune.
Tout
commence au printemps 99, alors qu’Hugo, revenant
d’un voyage l’ayant mené des Îles
du Honduras aux terres arides du Yukon décide
de venir s’installer à Québec, la
Venise d’Amérique, gros village situé
à 200 KM au sud de son Lac-St-Jean natal. Un
joyeux paquet de chansons originales en poche (Jeanne,
Jure-moi, etc.) et l’intention de calmer quelque
peu sa bohème pour se consacrer entièrement
à la musique, Hugo débarque dans la Vieille
Capitale avec sa guitare, son premier accordéon
tout neuf et ses carnets de voyages sous le bras.
Hugo
dans sa période « Chemises hawaïennes
», printemps 1999.
L’objectif
de ce grand déménagement est sans équivoque
: former un groupe de musique avec Le Gentil (Éric
Lavoie de son vrai nom), un ami guitariste de longue
date qui aime bien le style (tout de même un peu
brut à l’époque!) du jeune auteur-compositeur
et qui jure connaître assez de musiciens pour
que leur rêve commun se réalise. Le Gentil,
avec ses nombreuses années de collaboration musicale
auprès du poète Tony Tremblay au sein
de la formation jonquièroise Hospitalogarythme
et Hugo, qui a dirigé les groupes Les Neurones,
Délirium Tremens et Quat’à strophes
entre 88 et 93, se promettent alors de faire les choses
en grand et d’y mettre tout le cœur qu’il
faudra.
Les
premiers pas du duo se font dans la rue, au printemps
de l’an 99, en cette fin de siècle atroce
nous ayant fait connaître les Balgazou, Céline,
James K. Feild (F. Martin) et B.B. de ce monde. Mais
qu’à cela ne tienne, Le Gentil, guitare
classique à la main et Hugo, hurlant ses vers
et lançant ses premières notes d’accordéon
chromatique, prennent le chemin du… trottoir!
Pour le meilleur et pour le pire, ils interprètent
le répertoire original d’Hugo, en alternance
avec des chansons de Brassens, Brel, Renaud, Colocs
et Leloup. Les chapeaux sont difficiles à remplir,
mais le duo fait tranquillement ses dents et on remarque
déjà un engouement, entre autres, pour
la chanson Dimanche. Un soir de juin, à la suite
d’une longue journée dans la rue, Le Gentil,
savourant une pinte de rousse au Fou Bar, regarde Hugo
dans les yeux et lui lance : « As-tu réalisé
que les gens préfèrent nous entendre jouer
tes chansons plutôt que celles des autres? ».
On trinque. On se motive. On re-trinque et on se dit
: « Nous aurons notre groupe! ».
Quelques
semaines plus tard, un moment historique dans la vie
de nos deux copains : le tout premier concert au bar
Le Scanner, rue St-Vallier, Québec, lieu festif
tenu par le très cordial et généreux
Normand, toujours prêt à prendre des risques
pour donner une tribune à la relève du
coin.
Hugo et Le Gentil. Premier spectacle au bar le Scanner,
été 1999.
Le
Duo sans nom se présente alors en première
partie des Parias, groupe punk-rock ayant longuement
roulé sa bosse au Québec et rebaptisé
Rockeurs de Valves quelques années plus tard.
La réponse du public est courtoise et sympathique
: « On aime bien, mais on dirait qu’il manque
un petit quelque chose… ». Le Gentil et
Hugo savent de quoi il s’agit : il leur faudrait
des musiciens.
Entre
temps, Manon, la conjointe du Gentil à cette
époque, suggère au Duo sans nom de se
présenter au concours Les Francouvertes, à
Montréal, et l’idée est retenue,
malgré les mauvaises expériences d’Hugo
avec les concours (Cégep Rock, Rock Envol et
l’Empire des Futures Stars, il y déjà
longtemps de ça…). Deux choses deviennent
alors urgentes : trouver des musiciens et enregistrer
une maquette de quatre chansons, et vite, puisque la
date limite d’inscription est dans deux semaines.
La grande cavale démarre…
Grâce
aux multiples contacts musicaux du Gentil, Frédéric
Hanny est recruté pour jouer du saxophone ténor
sur la maquette et Jocelyn Guillemette pour le violon
et le sax alto. Le groupe se passera de batteur pour
l’instant, mais il juge tout de même essentiel
de s’allier les services d’un contrebassiste.
Mais où se cachent les contrebassistes dans cette
ville?
Le
lendemain, par un heureux hasard (n’oublions pas
que c’est une fabuleuse histoire!) le Duo, se
dirigeant vers la Porte St-Jean pour y exécuter
un tour de chant, tombe nez à nez avec un trio
de jazz manouche (le Trio Dru) ayant déjà
pris possession des lieux. Plutôt que de chercher
noise aux néo-gitans afin de leur monnayer l’un
des rares emplacement payant pour les musiciens de rue
à Québec, Le Gentil et Hugo décident
de faire une pause et de les écouter jouer, attirés,
on doit le dire, par la grosse guitare à quatre
cordes qui fait boum-boum. Devant eux, il y a Josianne
au violon, Antoine à la guitare et Thierry à
la contrebasse.
Le
coup de foudre s’opère immédiatement.
Mais pour l’instant, on se contentera d’approcher
Thierry pour l’inviter à participer (bénévolement
bien sûr!) à l’enregistrement de
la maquette et on félicitera les deux autres
musiciens pour leur « beau programme ».
Josianne, Thierry et Antoine : Trio Dru, été
1999.
On organise une première répétition
on ne peut plus sérieuse. Les trois musiciens
invités se font dire : « Voici les textes,
les mélodies et les accords. Maintenant, improvisez!
». On entre en studio le lendemain (chez Sonum,
à Québec) pour un blitz d’enregistrement
de huit heures. Quatre chansons sont gravées.
Le mixage est réalisé. On sort du studio
avec trois copies de la maquette entre les mains. L’une
d’elles doit partir demain matin pour Les Francouvertes
avec le formulaire d’inscription et tout le tralala.
Sur
la table de cuisine, Le Gentil s’affaire à
concocter une pochette de son cru tandis qu’Hugo
rempli la paperasse d’usage. Mais une case reste
blanche : le nom du groupe… C’est la nuit
qui devient blanche à son tour, peu à
peu, au fil des heures qui passent… On hésite,
on se tâte, on réfléchit. On connaissait
le problème depuis plusieurs semaines, mais on
le remettait toujours à plus tard. Bazar, oui,
mais Paul-Émile, ça va mêler tout
le monde! Les Yeux Frits sont exclus par la plus grande
fille du Gentil (« Beurk! C’est dégueulasse!
», elle s’écrie). Piedzen perd aussi
des plumes. On songe à La Clique Zigot, nom inspiré
d’une chanson de Têtes Raides, mais l’idée
est vite éclipsée. Paul-Émile revient
en force… Éric Parazelli (journaliste au
VOIR Montréal à cette époque),
contacté d’urgence au téléphone,
nous dit que Luce (sa copine) et lui trouvent ça
super cool, que c’est accrocheur et très
original!
Hugo raccroche le téléphone quasi convaincu,
mais l’on tergiverse encore quelques heures autour
de la table qui s’empli de bières vides...
Jusqu’à ce que Manon souligne la ressemblance
avec Polémique Bizarre et paf! c’est l’argument
ultime qui décide enfin les deux acolytes : le
groupe s’appellera Polémil Bazar.
Éric
Parazelli, celui qui a approuvé le choix du nom
« Polémil Bazar ».
Fabuleuse
histoire oblige, le groupe est sélectionné
pour participer aux préliminaires des Francouvertes
quelques semaines plus tard, à la grande joie
du Gentil et d’Hugo. Malheureusement, une première
embûche se présente devant nos compères
: Jocelyn et Frédéric ne peuvent pas (ou
ne veulent pas, qui sait?!) se joindre à l’aventure.
Mais heureusement, Thierry, de son côté,
est enchanté à l’idée d’aller
se casser la gueule à Montréal devant
un jury! Il propose alors ce qui sera, aux dires de
tous, sa meilleure idée à vie : convaincre
Josianne d’embarquer dans la grande galère
Polémil.
Nul
ne sait par quels moyens machiavéliques Thierry
parvint à convaincre Josianne de faire le grand
saut, mais toujours est-il que les répétitions
commencèrent en quatuor quelques jours plus tard.
Pour fêter l’arrivée de Josianne
et pour casser la glace avant le concours, Polémil
Bazar décide de donner deux spectacles : un au
Scanner et un autre au Globe, à St-Romuald, sur
la rive sud, tous les deux en première partie
des Parias. Les prestations sont douteuses, la musicalité
est quasi inexistante, mais aux dires de tous, l’énergie
et la spontanéité sont au rendez-vous!
Deuxième spectacle du groupe au
Scanner, avec Josianne, automne 1999.
Arrive
enfin le soir du concours, à la fin novembre.
Tout le monde est nerveux. Trop nerveux. Et tel que
prévu, le sympathique quatuor « nouvelle
chanson » de Québec se pète solidement
la gueule dans la Métropole, devant un jury cruel
et sanguinaire qui n’a d’oreilles que pour
une troupe de Cowboys de Repentigny dont nous tairons
ici le nom…
Dans
la nuit suivant la prestation, Hugo s’embarque
pour New-York afin d’aller y vendre des sapins
de noël, refaire son porte-feuille et réfléchir
à la suite des choses. La route sera longue et
dure. Le poète est sombre et fatigué.
Une chanson naît, issue des souvenirs du Yukon
: Entre Parenthèses. Mi-décembre à
Québec, Thierry et Josianne font la fête
et Le Gentil s’occupe de ses trois filles tandis
que, dans le quartier SOHO de New-York, Hugo emballe
des sapins de noël et prépare son retour…
Janvier 2000 : malgré toutes les prédictions
pessimistes, le monde ne s’est pas écroulé
au changement de millénaire, la vie se poursuit
et on inscrit Polémil au concours CONGA de l’Université
Laval à Québec, motivé par les
amis, la famille et deux ou trois fans précoces
(principalement des admirateurs de Josianne!). Les répétitions
reprennent, mais plus sérieusement cette fois.
Un batteur est déniché dans les petites
annonces : il s’appelle Philippe Lachance (il
ne restera que quelques mois dans la formation et quittera
avant l’enregistrement du premier album). La prestation
du CONGA a lieu, dans un très grand auditorium,
avec beaucoup de lumières et de fumée
artificielle, devant un public euphorique qui encaisse
une sono à rompre les tympans. Le groupe s’en
tire très bien : il passe en finale du concours!
Polémil Bazar au concours CONGA, janvier 2000.
Après une prestation rigolote comportant de premiers balbutiements de mise en scène (maquillages, costumes et quelques déplacements rudimentaires) et incluant une interprétation fougueuse de Blister in the Sun de Violent Femmes, Polémil Bazar terminera en troisième position derrière l'excellent groupe trad Mauvais Sort. Ils empochent alors une cagnotte de 800$ en plus d’un
prix spécial de virtuosité, décerné
à Josianne pour son épatant coup d’archet.
Le jeune groupe décide de garder l’argent
bien au chaud, dans un petit coin caché, pour
faire un nouvel enregistrement, mais pas une maquette
: cette fois, on va faire un vrai disque, et le plus
vite possible SVP.
C’est
pendant l’hiver 2000 qu’Hugo s’initie
aux demandes de subventions, à la comptabilité
et au démarchage médiatique. D’ailleurs,
Radio-Canada et CKRL font déjà tourner
les chansons de la première maquette de Polémil
(surtout Jeanne et Jure-moi que j’ai tort), ce
qui est très motivant pour le moral des troupes.
En plein élan de création d’album,
un petit nouveau est recruté : il s’appelle
Antoine, il est doué pour la guitare et le piano,
il est fasciné par le travail d’arrangement
musical et en plus, il est très rigolo sur scène
(les fans de la première heure se souviennent
encore de son personnage de Boris!). Le Bazar devient
donc un quintette, les spectacles s’additionnent,
de scènes minuscules en scènes un tantinet
plus grandes, un son naît, un groupe naît,
un public commence à le suivre et les colonnes
culturelles des journaux lui font un peu de place.
Au Bal du Lézard de Limoilou,
avec Jérôme Fréchette (à
gauche) invité aux percussions et Antoine (à
droite) à la guitare, été 2000.
Durant
cette année, la caravane Polémil passe,
entre autres, par St-Fortunat, St-Joseph de la Rive
et Limoilou, et retourne même prendre sa revanche
à Montréal au Cabaret Juste pour Rire,
dans un concert mémorable avec Alice et Les Chiens.
À l’été 2000, le groupe s’associe
avec le cirque La Boîte à Pandore pour
présenter un impressionnant spectacle de type
« Cirque-musical ». Ce projet n’aura
malheureusement pas du succès auprès des
trop frileux organisateurs de festivals québécois.
Résultat : Le spectacle « Forains d’eau
douce » ne sera présenté que deux
fois durant l’été.
René, Jérôme et Johanne,
devant leur chapiteau, été 2000.
Entre
ses multiples concerts, le groupe entreprend l’enregistrement
de son premier album au Studio Saphir de Québec,
avec l’ingénieur de son Pierre Curadeau.
Cet album est 100% auto-produit par Polémil (sous
la bannière Pomme Zed) et financé en partie
par une compagne de pré-vente (380 disques seront
vendus d’avance au public, à la fin des
spectacles, dont 100 exemplaires à l’île
du Repos de Ste-Monique). Le groupe amasse ainsi la
rondelette somme de 3 800$. À cette somme, viendront
s’ajouter une petite subvention de la Sodec ainsi
que tous les cachets de spectacles de l’année
2000.
Le
travail en studio est ardu, par manque de préparation
sérieuse, mais on garde le sourire.
Thierry,
Hugo et Antoine, au Studio Saphir de Québec,
été 2000.
Septembre
200 : l’enregistrement s’éternise.
Le projet, qui débuta au printemps et qui ne
devait durer que deux ou trois semaines, allait se terminer
avec près de six mois de retard sur l’échéancier.
Le studio a même le temps de déménager
en plein milieu de la production! Résultat :
la moitié de l’album a été
enregistrée dans St-Rock, à Québec
et l’autre moitié dans le Parc Industriel
Malo, à Ste-Foy!
En
cours de route, un saxophoniste vient garnir plusieurs
chansons de ses notes à la fois douces et viriles
: il s’appelle Martin Desjardins et tout le monde
l’aime déjà.
Martin collabore pour la première
fois avec Polémil, Studio Saphir, été
2000.
Un
jeune musicien talentueux du nom de Némo Venba,
connu pour son travail avec la Bande à Tomas
Jensen, viendra souffler de jolies notes de trompette
sur trois chansons de l’album et faire quelques
percussions sur la prise « live » de La
Chansonnette à 2 balles. Parlant percussions,
trois batteurs passeront tour à tour en studio
pour coucher des pistes de tambours sur les chansons
déjà enregistrées, soit : Fred
Lebrasseur, des Batinses et d’Interférence
Sardines, Mathieu Doyon, de Motocross et François
Côté, jazzman réputé à
Québec. Le défi est énorme pour
ces hommes puisque dans tous les studios du monde, on
commence d’abord et avant tout par enregistrer
la batterie. Coincés dans la situation inverse,
ces professionnels du tambour feront des p’tits
miracles pour Polémil, dans le sourire, la bonne
humeur et le quasi bénévolat (solidarité
sainte de l’artisanat, disait Brassens).
Fred
Lebrasseur, un des trois batteurs invités au
Studio Saphir, été 2000.
Le
mixage est difficile. Le premier matriçage est
carrément raté : on doit payer pour en
faire un second. L’album se termine de peines
et de misères et le groupe croule sous le poids
de la fatigue et des dettes. Par bonheur, Félix-Antoine
Bérubé, médecin-musicien, concocte
une version techno de la chanson Entre Parenthèses
qui plait à tous et Élodie Gros, amie
de Polémil et membre du groupe les Hellcats,
trouve un titre magnifique pour l’album : Chair
de lune. Ce titre donne d’ailleurs un élan
d’inspiration à Hugo pour la confection
de la pochette : il passera des dizaines d’heures
à bricoler les petits personnages en papier mâché
qu’on retrouvera sur la façade du CD. Le
livret sera, pour sa part, ornementé de dessins
réalisés par Le Gentil et par Katleen
Karé, artiste visuelle de Québec (qui
confectionnera également, quelques mois plus
tard, le premier décor scénique de Polémil).
Serge Foisy, pour sa part, se chargera du montage infographique.
Arrive ensuite la session photos pour le livret de l’album,
session pendant laquelle les sourires sont très
difficiles à faire sortir, au grand dam du photographe
Idra Labrie.
Polémil
Bazar en session photos pour l’album Chair de
lune, automne 2000.
Après
dix mois de travail, le disque part enfin en duplication.
On se lance alors dans l’organisation d’un
lancement au Fou-Bar de la rue St-Jean à Québec,
lieu culte tenu par la célèbre Lili, mère
adoptive de tous les musiciens du quartier St-Jean-Baptiste.
Tout le monde est fébrile, le jour J approche
et tout va pour le mieux. Sauf que trois jours avant
le lancement, le groupe apprend que les albums ne pourront
pas être livrés à la date promise
: la duplication du disque de noël de Ginette Renaud
monopolise toutes les machines de l’usine et les
autres commandes sont temporairement mises à
l’écart…
Hugo est furieux. Après avoir épuisé
les ressources du téléphone, il se rend
lui-même à Montréal pour négocier
en personne avec la compagnie de duplication. À
force de pressions, le chanteur coriace et entêté
réussira finalement à sortir de l’usine
avec une boîte contenant 50 copies de Chair de
lune, la matin même du lancement, et rentrera
à Québec en héros. NDLR : Ces 50
premières copies ont une pochette normale mais
n’ont pas d’image sur le disque en tant
que tel, mais uniquement la mention POZ2201. Ce soir-
là, au Fou-Bar, les cinq Bazardeurs déployèrent
d’immenses énergie pour illustrer ces CD
d’images originale.
Pause
de quatre semaines : Hugo doit retourner vendre des
sapins à New-York… Nous vous épargnons
les détails.
Le
26 décembre, c’est la fête : Hugo
est de retour avec des milliers de dollars en poche.
L’allégresse est à son comble, les
bouteilles d’alcool de toutes sortent pullulent,
les cadeaux s’échangent et le ciel de Polémil
est rempli d’espoir. Mais coup de théâtre,
quelques jours avant le grand spectacle du 30 décembre
à l’Île du Repos de Ste-Monique :
Le Gentil, guitariste chevronné, vétéran
et co-fondateur de Polémil, quitte le groupe
sans pré-avis. Tout le monde est sur le cul.
Le
spectacle du 30 décembre aura quand même
lieu, avec des réarrangements de dernière
minute pour compenser l’absence du Gentil. En
cette occasion, on invite Martin Desjardins (saxophone)
et Mathieu Doyon (batterie) à se joindre au groupe.
C’est l’euphorie : le Bazar se surpasse
sur scène pour oublier ses difficultés;
il met la gomme, le succès est fulgurant et les
bleuets sont en transes!
Bien
que personne n’ait très bien compris les
raisons du départ du Gentil (la réponse
viendra bien des années plus tard, les raisons
étant familiales et professionnelles; le Gentil
est aujourd’hui un boulanger de renom dans la
région de Québec) l’année
2000 se termine en beauté. Une des raisons pour
lesquelles tout le monde est heureux? C’est le
soir du 31 décembre 2000 que Martin Desjardins
rejoint officiellement les rangs de Polémil avec
ses saxophones, sa clarinette et ses brillantes idées
musicales. Attention… 5, 4, 3, 2, 1… Bonne
année!
Janvier
2001 : pendant que le groupe se prépare pour
le lancement de l’album Chair de lune, une entente
est signée avec Local Distribution grâce
à l’ami David Laferrière. Parallèlement,
le groupe fait la connaissance de Louis Carrière,
directeur de l’agence de spectacles Preste, et
ceci grâce aux pressions de Michèle Ouellette,
la première agente du groupe. Une structure indépendante
solide se forge peu à peu autour du Bazar. À
cette époque, la mère d’Antoine
se charge de mettre la comptabilité de Pomme
Zed (la boîte de production de Polémil)
à jour et d’inculquer à Hugo les
rudiments d’une gestion saine et honnête.
Les étoiles s’enlignent et les premières
copies de Chair de lune arrivent enfin dans les magasins…
À venir prochainement sur le Ouèbe de
Polémil : la deuxième partie (de 2001
à 2003)...
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